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dgrverrances
11 avril 2007

Je suis un amateur... pauvre idiot de moi !

Que c'est étrange. Comme ma situation d'aujourd'hui est à l'opposé de ce que je voulais et clamais hier.

Moi qui voulais partir sans prévenir personne, dans le silence de l'anonymat, dans la tranquillité sans questions ni remises en causes, me voilà confronté aux inquiétudes d'autres, bien sûr à toutes les foutues remarques de mon père, et je me vois obligé d'assumer.

Après tout, j'assume.

Mais les dégâts, Bon Dieu !

Dernièrement, une idée m'est venue. L'essentiel de ce que je sais des relations humaines, je l'ai appris dans les livres. Et aussi merveilleux que cet univers soit, aussi réel qu'il puisse paraître, il lui manque une chose essentielle : un livre dit oui à tous les coups. Il ne résiste pas. Il n'oblige pas à s'adapter, tout de suite, dans la seconde. il n'a pas besoin que tu l'écoute quand il va mal, que tu lui donne de ton temps et que chacun de vous fasse des concession.

Ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas en lisant qu'on apprend à se contraindre à faire ce qu'au départ on ne veut pas faire.

Alors, je n'ai jamais vraiment appris à me donner. Oh, si, je le fais très bien le temps de quelques heures. et encore, auparavant, c'était seulement si j'étais en bonne forme.

Glacial_Existence


Alors, oui, j'assume mon voyage. mais qui pourrait s'y opposer ? Qui en a l'autorité ? Les raisons ?

Certainement pas mon père.

J'ai l'argent. J'ai la volonté, ou le désir, j'avoue n'avoir jamais vraiment saisi la différence. Rien ne me retient. parce que l'essentiel, je ne peux pas le perdre, du moins je l'espère. Ne pas vous perdre, vous, mes amis.

j'ai beaucoup de choses à dire ce soir. Tout file trop vite, alors j'essaye de prendre des notes, dans l'espoir que les idées tombées du ciel ne m'échappent pas sur un coup de tête ingénu.

La vérité, c'est que ce voyage que je devrais préparer tout mon temps libre, je l'attend en passant mes journées à l'ordinateur. Je tiens ce blog, je publie des poèmes sur un forum, je regarde des vidéos ou je vais au cinéma.

Mon gros bouquin sur l'Inde, je le laisse reposer au fond de mon sac à dos. Il traîne comme un pauvre bonbon oublié.

Pauvre amateur ! Dilettante ! Que puis-je dire d'autre ? Je ne connais rien aux pays où je vais. Je n'ai appris, ni les langues indiennes, ni le chinois. je n'ai même pas encore retenu des mots aussi simples que "bonjour" ou "merci" !

Ma soeur et mon père m'ont demandé en choeur ce soir, comment donc je pourrai survivre sans mes films, sans les salles obscures ? ces salles où je laisse la fascinante étrangeté du coeur humain me posséder.

Eh bien, ce que j'en sais, c'est qu'ici, dans ce pays, là où vous êtes, je n'arrive à rien. je n'ai rien que des reproches, et, parce que c'est ce qui m'obsède, le vide de ce que j'aurais dû faire.

Je suis passé à côté de ma vie, ici.

Et comme j'ai l'intention de laisser la dépression toujours un pas derrière moi, je fuis, je fuis avec force et conviction, par le seul chemin que je vois : l'ailleurs.



Finalement, je dois me résigner : jamais je n'égalerai mon père, sur un plan, et j'espère un plan seulement (j'allais écrire "sur un plan au moins"...) : celui du stoïcisme, de l'acharnement, du travail mené à bien, peu importe la dureté et le peu d'envie de l'accomplir.

Dernièrement, j'ai lu ce texte de Bérénice, à propos de Science-Po. D'abord, l'horreur, le refus absolu de cette vie, de cette société faussée, absurde, et dans un deuxième temps, ce "j'aime ça" un peu inévitable, parce qu'il faut bien vivre.

Et je ne vois pas bien quel chemin je peux prendre. Il me semble voir pareillement l'absurdité de ces deux extrêmes : l'ambition et le refus de ce qui est. L'acceptation en bloc, la résignation, et la révolte absolue.

Celui qui pense trop, piétine.

Oui, car comment pourrait-il jamais se décider ? Sur quels critères choisir, alors qu'ils sont si nombreux, si opposés les uns aux autres ?



Je suis un amateur, parce que je retarde ce choix que j'aurais dû faire il y a plus d'un an et demi déjà. je n'ai pas le courage d'achever ce qui est pour m'engager sur un pas nouveau. je n'arrive pas à perdre en moi ce qui doit être perdu pour avoir ma part du gâteau.

Et si je ne pas ce choix, je finirai balayeur ou clodo. alors, moi aussi, je veux ce confort, cette richesse de centenaires accumulés. Mais je n'ai pas trouvé le courage d'en payer le prix.

angoul_balayeur1



Souvent, je me sens à part. Ca fait du bien d'être considéré comme quelqu'un qui écrit des poèmes. Ca fait beaucoup de bien si on vous dit qu'ils plaisent.

Sans  ça, je n'écrirais pas. Pas vraiment. Pas comme ça.

Ce qui me donne du courage, c'est de croire que ce que je crée peut donner quelque chose, avoir une valeur, voire devenir un chef d'oeuvre.

Pourtant, j'ai toujours l'impression de garder un espoir interdit dans mon coeur, un espoir fou et orgueilleux.

Mais pourquoi me cacher, après tout, qu'il y va de mon orgueil, de mon sentiment de bien-être et de valeur ? Tous ceux qui écrivent savent l'importance des critiques, des avis.

Si je pouvais obtenir une dérogation spéciale de Dieu (ou du Diable, si nécessaire), j'irais voir dans vos coeurs ce que vous pensez de moi. Ce que vous pensez vraiment, même si vous l'ignorez. J'irais lire dans le coeur de tous ceux qui me lisent.


L'ennui avec ma prose, je crois, c'est que lorsque je me concentre sur un sujet, un problème, j'en oublie de rire. Tout est relatif. je donne des avis tranchés tout en sachant parfaitement qu'en fait, il suffit d'élargir un peu le champs de vision, et cet avis serait tempéré, expliqué, comparé...

Mais vous imaginez la place que prendrait un tel texte ! Alors je compte sur le bon sens de ceux qui me connaissent pour se rappeler que le catégorique, chez moi, cache toujours d'autres couches de pensée, et qu'une tempête apparente n'est en fait que l'amplification d'une goutte d'eau qui tombe dans un verre.

JE FAIS TOUJOURS DE L'AMPLIFICATION POUR SAISIR CLAIREMENT LA FORCE DU DÉTAIL ET L'UNIQUE D'UN INSTANT.

J'ai toujours une loupe devant les yeux, et j'oublie souvent de le préciser, ne serait-ce que parce que j'en ai marre de le faire tout le temps.



Bon, le jour où ce que j'écrirai sera assez passionnant pour vous tenir en haleine d'un bout à l'autre d'un texte aussi long que celui-ci, je pourrai envisager d'écrire de la prose. En attendant, il est temps de conclure.



De l'illusion de l'âme ou de l'illusion du réel, comment savoir ce qu'il faut vraiment voir ?

L'écriture, pour moi, la prose, n'est pas une guérison. Elle vise les autres et non soi, parce qu'elle dit ce qu'elle peut. Non pour se libérer, mais simplement pour être entendue.

Elle ne résout pas. L'amour résout.

Je dois arrêter de chantonner pour écrire, parce que la musique évacue ma douleur et défait mes noeuds intérieurs. Mais si je veux écrire, je dois garder tout cela en moi.

Je dois arrêter de danser, de jouer à des jeux stupides qui me font oublier, arrêter de voir des films. je dois arrêter tout ce que je fais dans la vie dans le seul but de me supporter 24h/24.

Enfin, pas tout à fait, grâce à cette bénédiction qu'est le sommeil et le rêve.

J'ADORE DORMIR !!!

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