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dgrverrances
14 mai 2007

Une bonne journee

Revenons a des choses concretes :

Ce matin, je sors donc, apres avoir mange une pomme et une orange achetes a prix d`or (0,45 euros ! Je me suis fait arnaque ! Mais je crois n`etre pas si mauvais en affaires, alors ca me plait bien, le marchandage ! J`essaye d`apprendre. On m`a eu hier, on ne m`aura pas aujourd`hui ! Par exemple, j`ai achete un pantalon a cent rupies aujourd`hui, et je pense qu`il durera plus longtemps que celui qui m`a coute le double.

Pour vous decrire le quotidien ici : des centaines de lignes de bus, dont la pratique m`echappe encore totalement. Il s`agit de grosses machines d`un rouge terreux, sans portes, qui se fout totalement des hommes a l`interieur, ce qui fait qu`ils ne s`arretent que le temps de quelques courtes secondes. Il faut oparfois monter dedans alors qu`il accelere a fond !

J`ai pris aussi le train dans mes errances aujourd`hui. C`est un tout autre spectacle ! Portes grand ouvertes, des grillages a la place des fenetres. Un train pauvre pour un pays pauvre, mais avec, hereusement pour moi, un tarif correspondant absolument ridicule ! La aussi, je serais dans l`incapacite totale de reperer mon train. Mais j`ai un guide aujourd`hui !

Venons-en aux rencontres. Hier, j`avais rencontre d`abord un jeune indien de 18 ans et un accolyte vieux qui reussit a me convaincre de rentrer dans l`hotel ou je suis. Il gagne sa vie avec les commissions qu`il obtient des endroits ou il ramene des clients. Une fois que j`ai compris sa combine, je lui explique que je ne pourrai pas lui donner grand chose. Il s`obstine et me conduit a une boutique ou j`achete des sandales. Je refuse les taxis ! Nous faisons le tour du quartier, mais j`avais oublie qu`il est 8h. Tout est ferme encore !

Finalement on revient. Sur le retour, il me sort son histoire tragique: des parents malades dans son village natal, lui arrive a 10 ans, ayant deja 300 rupies. Il n`en veut QUE 200... vous voyez le topo. Alors qu`au depart, il disait ne pas vouloir grand chose. 5,10 rupies a la limite. Je realise que c`est simplement l`approhe locale du touriste, l`attrape-nigaud bien rode. Je lui donne donc 10 rupies avec mes plus plates excuses. Surtout qu la realite est souvent plus triste, complexe et sombre que les histoires qu`on nous raconte. La place que ces gosses et ces gens ont n`a pas ete obtenue sans une certaine violence. Ca, j`en suis sur.

Pas facile pour un etranger de voir derriere les ecrans du silence et de l`habitude. Qui aurait interet a m`expliquer quoi que ce soit, d`ailleurs ?

C`est pour cela qu`aujourd`hui, quand un vieil homme m`aborde pres de la gallerie ou je me suis pose un instant, a l`ombre, et me parle d`abord gentiment, j`attend avec patience le moment ou il va introduire sa tragique histoire personnelle qui justifie que je l`aide lui et lui seul. Et ca marche comme prevu. il est ancien militaire et a besoin d`aller a l`hopital.

Le bougre n`est pas mauvais, au fond. Je lui donne 10 rupies et on marche un peu ensemble. Il me dit qu`il a un travail a part ca : clerc de notaire, bientot vire... Salut cordial

Mince, j`ai oublie de le prendre en photo !

Heureusement, on se recroise vingt minutes plus tard et quelques rues plus loin. Quand il relance son laius, je suis ebahi ! Il ne perd pas espoir, lui ! Heureusement, j`ai ete plus rapide que lui, et, avec son accord, je le prend en photo " Please, 200 rupies only !"  Un "Sorry" profondement desole, et je m`eloigne dans une rue bruyante et delabree. 'Ca, c'est la meilleure partie de la ville, je me rappelle'... Trois jeunes assis me regardent d`un air moqueur. L`un esquisse le geste de prendre une photo. On eclate tous de rire. Mais le leur est plus appuye, je le crains... "Ah oui, me dis-je, j`avais oublie qu`on me regarde"...

P5140038
Le vieil homme du musee


C`est un peu plus loin, au centre du Horniman Circle, premier vrai square que je rencontre, que Parashuram vient s'asseoir a cote de moi. Comme tous les contacts jusqu`ici, ca commence bien ! Je cherche a comprendre ce qu`il veut. Nous engageons la discussion. Je dis ce que je pense, comme toujours, en faisant attention aux sensibilites malgre tout. Ce quoi consiste a insister sur tous les points en commun, meme vaguement, et a me taire quand je desapprouve. Enfin, le plus souvent...

Comme dans mes autres conversations, je retrouve un orgueil, une fierte qui me semble un peu mal placee. Mais apres tout, me souvenant de la converstion que j`ai eue dans l`avion avec un danois, je me dis qu`il a du penser la meme chose de moi quand on a parle de la France... oui, sans doute...

On parle de religion (attention, sujet deicat !), de ce qu`il fait, de Bombay (bon, a la fin de la journee, je suis d`accord avec lui : je crois que, moi aussi, je commence a aimer cette ville.)... A un moment, le vieux larron reapparait pour la troisieme fois. Cette fois il a compris que ca ne servait a rien ! Pqrashuram et lui discutent un bon coup. Comme toujours quand on parle autour de moi, je me demande s`ils ne sont pas en train de se moquer de moi et de se raconter comment chacun a ou va m`attraper comme le grand nigaud que je suis.

La paranoia n'est en fait qu'un outil d'adaptation, quand on se retrouve dans un lieu inconnu. C`est l'exces de prudence porte a son comble. La peur du noir et des monstres qu`ils cachent qui est celle des enfants. C'est la reaction au depart normale d`un etre place dans une situation ou n`importe quel detail peut lui etre fatal.  Mais cette reaction est si visceralement violente, qu`elle s'est en tres grande partie estompee aujourd`hui.

Bref, Parashuna m`a bien parle a un moment d`un visa qu`il voudrait obtenir pour l`Europe et pour lequel il lui faut une invitation, mais il finit par laisser tomber le sujet. Le vieillard nous salue et part. Tout le monde autour nous jette des coups d`oeil. "Sont-ils en train de rire en me voyant pris dans les griffes d'un plumeur d'etrangers" suis-je en train de me demander.

Il me propose de me montrer la ville. Je lui demande s'il veut de l'argent. "Non !" me dit-il " Je ne veux rien" Toute la journee, je chercherai a comprenre ce qu'il veut vraiment de moi. Peut-etre me croit-il homo, finis-je par me dire a la fin de la journee. Car a part venir en France et que je lui paye ses repas avec moi (ce que je fais une fois, avant de finir par lui dire qu'a partir de maintenant, chacun paye pour soi. Il accepte.), je ne vois pas bien. Et ma foutue intuition sonne toute la journee comme un signal d'alarmne detraque pour me dire que quelque chose cloche.

Apres notre discussion, on prend le train pour la Haji Ali's Mosque. La discussion retrecit. La visite est vraiment  pas mal pourtant. C'est une partie de la ville que je ne connaissais pas encore.

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Parashuram et moi

Je le prend en photo. Puis, on demande a deux types de nous prendre en photo. Ils refusent, mais quand ils voient le resultat, ils demandent a ce que je les prenne en photo. Ce que je fais...

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Ensuite, on mange une pizza a l'indienne (je crois que malgre tous mes a prioris, j'aime bien les epices !) puis direction le nord et ... la tout se brouille. Le Nehru center (planetarium) est ferme. Il veut m'emmener au science center... je m'en rend compte une fois dans le taxi ! La on prend la direction de Juhu beach pour en sortir quand je vois le prix (ridicule pourtant, mais que voulez-vous,j'ai une ame d'economiste, et je n'aime pas me faire avoir simplement parce que je suis un etranger et que je suis suppose preferer payer plus et faire moins d'efforts ! C'est une question de principe, et de plus mon budget est franchement dans le rouge profond !). Longue attente du bus. Je lui deballe mon histoire de moitie-moitie. Je ne me sens pas super super avec lui. Malgre tout, je mets mes scrupules de cote et profite de ce que Parashuram me permet de decouvrir.

Parce qu'etre avec un Indien change enormement de choses. D'abord, s'il rencontre des gens connus, ils vous disent bonjour, vous sourient et vous repondent meme. Et puis tout d'un coup, le monde semble moins hostile. De plus, il sait lire la langue du pays, et il la parle aussi, accessoirement... Et il connait tous les petits trucs qui rendent la vie vivable.

Dans mon journal, il marque donc a ma demande quelques essentiels de l'hindou pour touriste fauche, du genre : "Je suis desole, mais non" Ou simplement "non !"...

Nous revenons donc en bus, mais dans l'autre sens finalement. Cenre commercial ultra moderne, avec un gardien a chaque ascenseur, porte et en plus, tous les dix metres. Une prison de haute securite, et des cellules magasins ou nul sac n'a le droit d'entrer. Je me trouve un tee-shirt, une serviette et des mouchoirs en tissu,... essentiellement pour m'eponger le front qvec une frequence hallucinante.

Il fait tres chaud, mais heureusement, pas d'humidite aujourd'hui. Pas trop. La mousson n'arrive qu'en juin, me dit-on. Me voila rassure !

Puis, re-train. Je rentre chew moi raccomoder mon pantalon hointeux. " Non, on ne se verra pas demain", lui dis-je. Merci beaucoup.

Demain, je ne sais pas ce que je vais faire, mais je parie que je vais encore croiser quelques destins... En Inde, le contraire semble impossible. Ne serait-ce que cet Indien a qui il m'aurait bien plu de parler un peu plus, a l'air cultive, et qui m'aborde a la sortie de la gare : "Where are you from ?... and where are you staying ? ah... You like it ?... Yes, yes, cheap. I understand. Good luck !" Et chacun poursuit son chemin.

Dans la rue hyper commercante du retour, certains marchands commencent a me reconnaitre... Mais je ne me fais pas berner si facilement une deuxieme fois. Je cherche quelque chose de precis. Je ne le trouve pas, alors je rentre chew moi, je couds, puis je viens me faire du bien aupres de vous, avant d'enrichir (le moins possible) un restaurant local.

A demain donc.
Il faudra que je vous parle des moeurs des ventilateurs, et que je vous explique pourquoi je parle tellement d'argent. Quant aux photos, je commence a en prendre. Mais je n'arrive pas encore a vous les transfere. Patience, patience, les lieux et les gens dont je vous parle ont un visage qui vous semblera peut-etre plus reel quand vous en verrez un reflet...

Salutations du voyageur aux longs cheveux mais plus si solitaire !

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Commentaires
L
la suitr !!!!!
N
pour les prix, tu t'es déjà rendu compte que ...comme tu ne peux pas lire les prix en indien ou qu'il sont pratiquement inexistant, comme en chine, les vendeurs le multiplie allégrement à ton approche,<br /> ca peut être dix, mais ça peut être par cinquante,<br /> puisque l'échelle des valeurs est complétement différente pour toi,<br /> <br /> c'est comme ca qu'en chine on nous vendait 500 yuan des estampes qui en valent 15<br /> <br /> donc marchande à mort, mais A MORT.<br /> sans te soucier du reflexe (mais je marchande tellement que , moi au fond, ne suis je pas en train de le dépouiller ?)<br /> il est très ancré en toi,<br /> mais ne t'inquiète pas, QUELQUE soit le prix auquel il te le vendront finalement, il feront encore un gros benef<br /> <br /> c'est la manne touristique, et c'est aussi qqchose qui fait tourner l'éco locale, donc pas de sueur.<br /> <br /> <br /> je sais que tu parles beaucoup de thunes, mais ce n'est pas un problème, tu es sollicité en permanence et tout autour de toi a un prix avec lequel il faut se battre, si tu ne veux pas te retrouver à poil au bout d'une semaine.<br /> <br /> <br /> tout ce que tu apprends ici, te servira en chine.<br /> <br /> Mais je m'étonne, tu visite une mosquée et tu ne visite pas les temples hindoues ?<br /> <br /> ou sont LES DIEUx !<br /> ces dieux bannis d'europe !<br /> <br /> ou sont Ganesh et Shiva ?<br /> <br /> où sont les jeux locaux ?<br /> <br /> quelle est la suite du programme ?<br /> <br /> <br /> (si tu veux discuter avec qqun de cultivé qui n'essaye pas de te plumer à la sortie d'un bus, tu devrais peut être essayer de trouver le quartier de l'université, en chine des étudiants en peinture avait leur zone bien précise, peignaient, jouaient au go et discutaient.., pas d'équivalent ?)<br /> <br /> mais rappelle toi bien qu'au Mahabarata, un jeu de dé peut en cacher un autre !<br /> <br /> <br /> Noam.
C
eh bien Daniel, il va falloir apprendre à dire un non convaincu. quand tu sauras le faire je suis ok pour que tu m'apprenne!!!<br /> Je t'embrasse<br /> Et pense à toi<br /> Céline
L
ces récits de voyage sont passionnants cher Daniel.<br /> Frontal, sincère, riche, parfois drôle, volubile mais sans facilités... C'est passionnant. C'est du Daniel ? oui, je pense que ça résume bien les choses.<br /> Tes récits prennent aux tripes, et touchent vraiment. Je te souhaite bonne chance à nouveau cher Daniel, mais je sais que tu n'en auras pas besoin.<br /> En tout cas, blog ou pas, je penserai à toi et à tes errances
E
Que ce soit de loin ou de près, si ton coeur a une place pour nous (sous-entendu : ceux que tu aimes. J'espère en faire partie ^^), tu ne seras jamais seul. Loin, peut-etre, mais jamais seul.<br /> <br /> On t'aime, Daniel.
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