I am... euh, j'ai perdu le fil de ma phrase !
Bon. Je crois que j'ai passe un cap aujourd'hui. Le fait est la : JE SUIS EN INDE. Maintenant, il ne me reste plus qu'a m'y frayer mon chemin. Je sens qu'il est temps pour mo de bouger, sinon je vais m'immobiliser comme j'ai l'habitude de le faire. Deux jours encore, peut-etre un peu plus, et je m'organise un petit voyage dans un autre coin du pays. Je vais sans doute me poser un mois quelque part, si j'arrive a louer une maison ou un appartement, histoire de prendre vraiment mon temps. Voyager ailleurs est terriblement epuisant. Je suis fatigue...
Je vais probablement ecrire moins. Des que j'ai assez de photos, j'essayerai de graver et d'envoyer un cd chez mon pere, a Paris. Vous pourrez toujours y jeter un coup d'oeil...
J'essaye d'apprendre le hindi. Aujourd,hui, leve tard, a cause de la discussion avec Sam, le congolais, hier soir. Je me suis promene dans le centre-ouest de la ville. Nouveau quartier. malabar Hill, le quartier des riches. Portes fermees...
Et puis le Mahalaxni Temple, un temple hindou. Une jeune femme me demande de sonner une cloche pour elle et de lui verser de l'eau dans les mains. Une maniere de me faire participer. Tout le monde marche pieds nus, sous un soleil de plomb. J'ai l'impression de marcher sur des braises. Mais je me retiens, par dignite... Impossible de trouver l'ambasade francaise ! Je me perds dans les rues, les ruelles de traverse... Par contre, l'ambassade anglaise est assaillie et protegee massivement par l'armee indienne. Pas tres loin, c'est l'obtention des visas pour les USA...
Un detail que j'ai note aujourd'hui : c'est vrai qu'ici, a Bombay, la ville la plus chere de l'Inde, celle ou on vient pour faire de l'argent, la pauvrete est absolument partout ! Bidonvilles en grand nombre. Des qu'il y a de la place, viennent l'occuper une maison de style bidonville, ou une boutique, variant entre le type bidonville plus bidonville tu meurs, et respectabilite betonnee, ou encore, version la plus simple et la plus econome, un marchand avec un stand demontable ou un ou plusieurs dormeurs. C'est assez etonnant le premier jour de voir des gens qui dorment partout, dans la rue, pres des trains, en pleine journee. Comme si rien ne pouvait les etrangers. Et il y en a partout ! Parfois, des gens dans un triste etat, avec des divisions de mouches qui ont pris leurs habitudes autour de ces humains qui se decomposent sur place et semblent n'avoir meme plus la force de se lever
Le detail dont je voulais parler, donc, c'est que malgre cette pauvrete generale, je n'ai encore vu aucun enfant au ventre gonfle, aucun cadavre, personne qui ait l'air mourant de faim. C'est donc la pauvrete, pas la famine. Nuance... Des millions de gens, dans cette ville, vivent des cinq ou dix rupies que les gens veulent bien leur donner, gens moyens, plutot pauvres mais avec un travail, ou encore riches, etrangers, tous gens actifs et qui doivent se maintenir en vie. En echange de ces quelques rupies, on obtient du jus de sucre de canne, de noix de coco, de mangue..., des petites bouchees epicees qu'on mange sur place, on se fait cirer les chaussures... tout un tas de petits boulots qui permettent aux pauvres de survivre. Les plus pauvres, eh bien ils s'en sortent comme ils peuvent : vols, de tout et de rien, evacuation des poubelles, guide improvise pour touristes imbeciles,...
Je retourne dans le "jardin suspendu" de Bombay. Me pose pour travailler mon hindi. Un homme essaye toutes les sonneries stridentes de son portable, allonge sur le banc d'a cote. Une femme, un peu pus loin, mapproche. Elle parle un peu anglais. Ils s'improvisent professeurs de hindi, je note quelques mots. Les questions habituelles : d'ou je viens, mon nom, ma religion, ce que je fais dans la vie, si ca me plait ici, si je suis seul, ou j'habite ici, pour combien de temps... Malheureusement, je suis lent. Le bon sens me manque, et je suis oblige de la faire repeter trois ou quatre fois avant de saisir ce qu'elleveut m'apprendre... Sympa. Quand elle apprend que je suis francais, elle s'exclame "Hou la la !" 16h deja. Je prend un bus pour aller voir un film dans un cinema celebre que je n'ai pas encore vu. Cette fois, ce sera un film americain. De toute facon, il y a deux films indiens que j'irai voir a tout prix, cette semaine...
Traffic bouche, le bus progresse a coup de klaxons repetes dans des rues pleines a craquer. On entendrait presque les voitures se froler. Ca prend du temps. Je m'endors sur place, fatigue. en plus, j'ai la tete qui tourne... Je repense a ce matin. J'ai saute dans le train qui partait... et j'ai atterri dans le wagon des femmes, presque vide. Un homme sur le quai me le fait comprendre, mais le train accelere et une femme me dit de rester jusqu'a la prochaine. Je me sens tellement bete, que je saute bien avant l'arret du train, et, idiot que je suis, dans le sens contraire a celui de la marche du train. Je me sens tellement honteux que j'en oublie les gens sur le quai. heureusement, ils s'ecartent a temps. Mais ca n'est pas passe loin. Et je ne trouve pas mieux a faire que de me refugier dans un wagon de premiere classe !!! De quoi me faire me sentir tres mal... mais bon, je suis dans un autre pays, et un jour ou l'autre on fait des bourdes... qu'importe !
Journee active donc. Souvent mon bouquin de hindi a la main, y jetant un coup d'oeil de temps en temps. Je poursuis mon exploration de la cuisine indienne parallelement a celle de la ville. J'aime vraiment les epices...
En ce moment, la ville est en ebulition. Dans trois semaines, la mousson sera la. On refait les rues, les chausses, on nettoye tout ce qui doit evacuer l'eau. Tout est sens dessus dessous...
Je reflechis a nouveau ces temps-ci. On va voir quelle est la suite...
Sur ce, amitie a vous tous, qui me lisez, si vous ne me voulez point de mal.
Namaste !
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