suite mais pas fin

Il est une heure du matin, je ne vais pas ecrire longtemps. Longue journee, ponctuee de retournements. Je ne me sens pas tres propre maintenant, pas tres propre au sens moral du terme. J'ai mis les mains dans la gadoue qui s'appelle realite. J'ai parcouru la grande rue commercante du Sud de Bombay a la recherche de filles blanches pour le tournage de demain. Les types en avaient trois, il leur en manquait cinq. J'en ai convaincues deux, et la troisieme est peut-etre assise dans le cyber-cafe ou je suis en ce moment meme. Elle est francaise et s'appelle Pat(ricia). Je viens de lui demander en fait. Elle a 36 ans, elle est francaise, elle lit ses mails d'anniversaire, et je suppose que ca lui fait du bien. J'espere qu'on discutera un peu, apres. D'apres ce que j'ai compris, elle a beaucoup d'amis indiens...

Mais revenons sur ma journee, l'Inde, etc...

Ce matin, apres une tres bonne nuit de sommeil (couche a 22h, Tony, le petit frere de Sam, avec qui je devais aller voir Shootout at Lockhandwala, n'a pas reussi a me reveiller. Il faut dire qu'on devait aller le voir plus tot, et que finalement il m'annonce qu'il ne peut pas. Leve a 10h), je pars avec un black dont le nickname est Sammy, a la laundry, pour faire laver mes vetements. Il est tanzanien et c'est loin d'etre sa premiere fois en Inde. Il doit bien avoir la quarantaine. Il a une attitude de contentement de soi. Bien habille, il a l'air honnete. Seulement l'air. Il me dit qu'ici, la vie n'est pas facile pour les etrangers comme lui. Et qu'il est oblige de travailler au blac, vendre de la drogue.

Enfin, c'est pas tout ca, il se paye le dormitory, se donne des grands airs de seigneur, bouge avec majeste, parle les yeux mi-fermes, et m'emmene en face du Salvation Army, un hotel equivalent au mien, mais beaucoup plus connu, ou sur l'herbe, des jeunes gars ont une pile de vetements a laver. C'est 10 Rs la piece, et il me dit de garder les chaussette et slips pour les laver sous la douche. Ce que je fais. Son ton indique clairement qu'il est le professeur et moi l'eleve... et j'en profite.

Il me donne aussi un shampoo en sachet a un Rs, quand je lui dis qu'il m'en faut. Depuis deux semaines, je me laves les cheveux avec du savon. Il y a deux jours, j'ai achete un extraordinaire savon indien, du nom de medimix. Savon ayurvedique aux nombreuses plantes, qui mousse comme un Dieu et sent tres bon. Je decide qu'il y en a marre et vais acheter quelques sachets supplementaires dans une pharmacie locale. Dans la rue, je tombe sur le gars en chaise roulante de Jennifer et Antoine et mon guide jeune du premier jour. Je leur echappe, bien que le premier essaye de me faire lui payer un tchai.

Le cafe ferme. Demain, shooting...