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dgrverrances
16 mai 2009

Contes Sanglants des Deux Mondes

Le projet que j'ai en tête consisterait cette fois en deux films. Un dyptique dans la tonalité des deux films d'Eastwood sur Iwo Jima, avec un traitement chromatique et une approche à la philosophie similaire. Chacun des deux films traiterait d'un des deux grands peuples d'un monde divisé entre une civilisation terrestre, plus stable, plus importante, plus terre à terre, moins unie, moins organisée, moins pressée, et un deuxième peuple, maritime, vivant sur l'eau, plus menacé, moins nombreux, avec une structure différente, un véritable sens de l'unité, du devoir, et une culture guerrière ainsi qu'un sens de l'honneur plus développé. Les deux films racontent chacun du point de vue de l'un des peuples une grande guerre et toutes les catastrophes liées, avec des entrecroisements entre les deux. Chaque histoire permettant de s'identifier à l'un des peuples et de vivre les évènements des deux côtés sans avoir de dilemne émotionnel. Au final, le tout serait une démonstration pure et simple des absurdes horreurs des logiques humaines qui sont à l'oeuvre à certains moments de l'histoire, de l'incompréhension, du cout de certains choix, des conséquences d'actions qui peuvent être jugées selon plusieurs valeurs. Une oeuvre dramatique de grande ampleur, qui verrait le retour du marteauet la conséquence finale : la seule logique possible, après toutes les horreurs, vivre côte à côte,et le cout : l'impossibilité de vivre ensemble, donc une cohabitation obligée, mais non acceptée. Rien n'est résolu au bout de la première guerre, mais une solution comme il y en a dans la vie. J'ai quelques idées de personnages et de vagues idées d'évènements. Parmi mes influences : le 13ème guerrier pour la manière dont il nous introduit à une autre époque, d'autres moeurs, Waterworld (mauvais film) par rapport à cette idée d'un peuple maritime avec des ressources limitées et un mode de vie difficile, Terremer pour la dualité des cultures terre/mer, le conflit Israëlo-Arabe pour son absurdité sans fin, le dyptique sur Iwo Jima surtout (pour la sobriete en terme de représentation de la guerre et de traitement des couleurs), et une tonalité heroic fantasy, même s'il n'y a ni dragons ni véritable fantastique. Et l'opportunité de créer deux cultures, deux mondes, deux civilisations entières, chacune reposant sur une identité propre très forte et construite par opposition l'une à l'autre, n'ayant que mépris les uns pour les autres. Deux mondes aux cultures fermées. Pour l'instant, j'avais en tête de raconter deux histoires qui se déroulent à deux époques différentes, ce qui fait que les entrecroisements seraient lointains, historiques et que dans le deuxième film, celui du point de vue des gens de la mer, les évènements du premier film seraient le fondement de l'histoire proche, connus de tous, avec des liens de filiation spirituels et réels, des morts encore dans la mémoire des vivants et des gens ayant vécu le grand génocide. Le premier film serait le génocide perpêtré par les gens de la mer sur le peuple terrestre en une période de famine particulièrement difficile, et la levée d'une forme de résistance dans une civilisation de paysans qui sont tout sauf guerriers. Un génocide d'une férocité telle que rien ne pourrait plus être comme avant. De cela résulterait une nouvelle forme d'existence pour le peuple terrestre, plus tourmentée, plus organisée, obsédée par un prix à payer : celui d'assurer sa propre défense. Désormais, il y aurait un roi, un royaume uni, des impôts, des règles sévères, que personne ne pourrait prendre à la légère, et surtout, une armée. L'ouverture, de fait, d'une nouvelle époque pour la civilisation terrestre, avec celui qui deviendra le premier roi.. Et, pour la période entre le premier et le deuxième film (trente/quarante ans probablement), un isolement encore plus grand de chaque civilisation, l'une par rapport à l'autre. après cette grande période de famine, la civilisation terrestre serait extrêmement fragilisée et engagée dans une reconstruction interne, n'attaquant pas, mais renforçant ses défenses. Un peuple traumatisé par un massacre et dont l'obsession est qu'il ne se reproduise jamais. Le peuple de la mer de son côté, se replierait loin des terres, ayant assuré sa protection et sortant vainqueur du Grand Massacre. Il y aurait une particularité liée à la première guerre, quant à la personnalité du Grand Leader de la Mer. Il a un génie quelque peu obsessionnel. c'est lui, associé à la caste des Nouveaux Nobles (des gens du peuple constituant une nouvelle aristocratie, grand soutien du Grand Leader de la Mer, qui n'est que le troisième Commandant d'un peuple uni, son père ayant été assassiné, et lui, ayant accédé très jeune (16 ans) au trône, et ayant montré une intelligence et capacité de manipulation politique et militaire, ainsi qu'une volonté impitoyable, pour finir ce que son père et son arrière grand-père avaient commencé (son arrière grand père est celui qui a tout lancé, chef de la plus grande tribu d'alors, il a rêgné quarante ans, et imposé une forme de dominance nouvelle (le Grand Leader responsable du Génocide a quelque chose d'un Alexandre, son génie militaire, sa détermination, sa jeunesse). Cet homme est donc marqué par cette montée au pouvoir, et n'a encore, au début de son règne, qu'un peuple uni prêt à se défaire. La Grande Famine qui précède le Génocide dure quatre ans, et c'est elle qui l'amène à se reposer de plus en plus sur les raids des bords de mer, à orienter la colère de son peuple contre les Terrés (le peuple de la Terre, comme ils les appellent, ceux qui se cachent...). Au plus dur du Génocide, alors que les deux peuples souffrent, c'est le peuple de la Mer qui est le plus atteint. Les flottes de pêche du peuple de la Terre s'enfoncent de plus en plus loins sur les territoires de leurs ennemis, et les incidents se multiplient. Alors que la nourriture manque cruellement, le Grand Leader applique une politique de raids de plus en plus systématiques, remontant de plus en plus loin dans les terres, à la fois pour se venger des incursions des Terrés, et pour récupérer la nourriture que la mer ne fournit plus. Peu à peu, le peuple de la Mer se met à détruire systématiquement les bateaux des terrés. Peu à peu, face aux terrés affaiblis, le Peuple de la Mer pousse son avantage. C'est ainsi qu'on en arrive, presque par glissement, au Génocide. Ce qu'on désigne plus précisément par le terme de Génocide est une période d'environ vingt jours, en plein coeur d'un été à la sécheresse terrible, où le peuple de la Mer, tout entier, déborde complètement les côtes, remonte les fleuves, pille les villes et villages sur son passage, tue hommes, animaux, femmes et enfants. Personne n'est laissé vivant. Après s'être enfoncé dans les terres, et alors que le peuple de la Terre, sans unité, s'éparpille dans le chaos, le peuple de la Mer s'éloigne des fleuves, à plus de dix jours de voyage de la mer, et redescend vers la mer en dérobant toute la nourriture qu'ils trouvent, en brûlant les champs, villages et forêts, et en ne laissant personne en vie sur leur passage. Ils forment ainsi une chaîne qui relie les fleuves et balaie tout sur son passage, ceci sur des centaines de kilomètres de large. Le Peuple de la Mer a pour habitude de mâcher une algue qui pousse dans les mers chaudes, et qui les aide à ne pas dormir pendant plusieurs jours, ainsi qu'à surmonter leurs peurs. Le Génocide, contrairement à ce que pensent les Terrés, n'a pas été prémédité. Pas consciemment, en tout cas. Chaque étape a été franchie naturellement, sans voir avec clarté où l'enchaînement des évènements menait. La justification finale du Génocide a été de s'assurer de la domination absolue du peuple de la Mer. Et en effet, la maîtrise du peuple de la mer sur son royaume a été absolue pendant les quarante ans qui ont suivi cet épisode. Et ce, jusqu'à la deuxième guerre. Face à cette vague meurtrière, le premier film se concentre dans sa deuxième partie, sur un groupe de survivants du peuple de la Terre, coincés entre les lignes du peuple de la Mer et le bord de l'océan. Ils vont en réchapper, conduits par un jeune homme qui, contrairement à la plupart de ses compatriotes, connaît un peu le peuple de la Terre, et a toujours eu une ouverture, un désir de les connaître. Le Génocide en cours le rend fou de rage, plus que qui que ce soit, et, plein d'une détermination absolue, il va se jurer de rendre la monnaie de la pièce à n'importe quel prix (lors du deuxième film, il sera le vieux maître fou d'un royaume grandi pour devenir une grande puissance militaire obsédée par elle-même et par ce trauma du passé proche, dont la bannière est appelé "Drapeau de la Vengeance et se termine sous forme de loques rouges pendantes représentant le sang qui coule). Il aura basculé dans un extrémisme dissimulé qui est, réellement, une forme de folie. Il aura un rôle dans le deuxième film, contrairement au Grand Leader de la Mer, qu'il sera parvenu à tuer avant que celui-ci ne reprenne la mer. Dans sa conception du monde, le hasard n'a pas de place, et s'il s'est trouvé à l'endroit où il fallait pour pouvoir tuer le Grand Leader, c'est parce que, selon lui, le Destin a fait de lui son représentant. Ce petit groupe conduit par le jeune homme va parvenir à briser les lignes du peuple de la Mer, s'échapper, rassembler tous les survivants, envoyer des messagers dans tous les sens, lancer des appels à l'aide, et rassembler sous sa bannière la première armée de la Terre, disparate au possible, mais constituée des survivants, enragés, ayant tous perdus leurs familles, leurs aimés et leur communauté. Ils vont parvenir à localiser l'endroit où se trouve le Grand Leader, les rattraper à marche forcée et livrer une terrible bataille pour détruire le responsable du génocide. Ils y parviendront, même si cette bataille est désignée sous le terme "La Terrible Bataille des trois fleuves", car se situant au confluent de trois grands fleuves. Ce fut un combat ouvert, et l'une des seules vraies batailles du Génocide (le reste étant surtout un massacre sanglant unilatéral). Cette battaille a duré trois jours, et a gagné en ampleur au fur et à mesure, chaque côté rameutant ses forces vers ce point précis. La principale conséquence de cette bataille, c'est la constitution d'un royaume terrestre solide, mené d'une main de fer, obsédé par le Génocide, et reposant sur la renommée du Roi, l'homme qui a vengé tous les vivants et les morts en mettant à mort le responsable du Génocide de sa propre main. (parmi les secrets de cette bataille, la première est l'avantage numérique de l'armée de Terre en ce point, où elle combattait à deux voire trois contre un, ce qui explique sa victoire (le peuple de la Mer disposant de son côté de Jonques et radeaux puissants et maniables). L'autre secret est la mort du Grand Leader. Il n'est pas mort sous la main du jeune Roi, mais sous les coups du jeune Roi et d'une vingtaine de ses compagnons. Tout sauf un combat loyal. Le deuxième film tournerait autour des gens de la mer, et des conséquences, du prix à payer pour ce qu'ont commis leurs ancêtres, confrontés à leurs désirs individuels, à leur désir d'oublier, d'aller de l'avant. Chaque film racontant donc le point de vue de l'opprimé, de la victime, facilitant l'identification et permettant de faire ressentir toute la douleur de ces évènements, l'impuissance, la rage. Il nous montrerait les choses non du côté de l'héroïsme mais de celui du prix à payer. Les thématiques de la terreur de la guerre, du génocide, des conséquences de l'héroïsme aveugle m'attirent. Ce sont les mêmes que celles de mon alien vs predator qui voyait l'extinction de l'humanité et une grande guerre à l'issue prédestinée, la conséquence des petites manigances de l'homme retombant sur lui. J'ai ces visions dans la tête, à la fois épiques et d'une tragédie sans fond. Une réflexion sur la violence en l'homme, sa capacité à retrouver une forme d'humanité après l'impensable, et une réponse crédible à "comment vivre ensemble" après deux guerres qui furent deux massacres. D'où vient le salut ? Et si le comportement du peuple de la mer peut sembler caricatural, il ne l'est pas, du fait de plusieurs éléments concordants : la folie de grandeur du Grand Leader, la Grande Famine, la culture d'opposition qui fonde l'identité des deux peuples, et les pousse à se mépriser et se nier, et l'occasion de se venger du destin.
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Commentaires
N
Je suis aussi content de voir se préciser ce projet Double.<br /> <br /> Je pense qu'il est temps que tu construises un univers solide et crédible autour de ces deux cultures.<br /> Des mots, des noms, des langues, <br /> les Terrés ça sonne bien, le Grand Leader pas vraiment<br /> (je pense que les Terriens appellent les autres les Ventouses où les Harengs :p)<br /> <br /> <br /> Attention, attention, un génocide c'est l'extermination systématique et programmée d'un groupe ethnique.<br /> Ce n'est pas un mot à employer à la légère.<br /> <br /> Ce qui me touche dans la première grande catastrophe que tu décris c'est la manière dont elle est arrivée, par escalade des évènements, sans que le peuple aquatique mesurent l'ampleur totale de leur Razzia et les conséquence pour l'avenir.<br /> <br /> Il faudrait des chronologies, <br /> la liste même schématisée des évènements de ce premier grand point de la chronologie<br /> <br /> (- escarmouche<br /> -tant de villages brulés<br /> -17 navires remontent l'estuaire etc...)<br /> <br /> -Ce post est très riche mais parfois très embrouillé.<br /> <br /> -Nous sommes au XXIème siècle, ça pourrait aussi être le background d'un jeu vidéo? (je pense Jeu de rôle, à la baldur's gate)<br /> <br /> <br /> <br /> Donc, développe petit à petit les deux cultures<br /> (aspect, tatouage, chant, coutumes, langue)<br /> et les deux chronologie.<br /> <br /> Ce qui est beau dans un livre ou dans un film, c'est quand on sent que derrière un détail cité ou remarqué<br /> il n'y a pas juste du vent<br /> (exemple dans le Seigneur des Annneaux, et j'ai apprécié que ça passe dans le film, Aragorn susurre un air du Lai de beren et Luthien, et c'est un pan du Silmarrion)<br /> <br /> dans Dune, c'est la densité culturelle autour du Kriss.<br /> Crois le bien, c'est un mot et une arme javanaise à la base<br /> mais pour les lecteurs de Dune,<br /> c'est vraiment qqchose de particulier<br /> Shai Hulud, tout ça<br /> Frank Herbert a fait un travail extraordinaire sur la langue des fremen,<br /> les Sietch, etc...<br /> en dérivant, combinant des mots de peuple du désert, en imaginant des diaspora culturelles, religieuses sur des dizaine de millier d'années.<br /> <br /> <br /> Meme si tu créé un monde ex nihilo<br /> le langage en sera une partie intégrante.<br /> <br /> Cela tombe bien<br /> tu es un poète.<br /> <br /> <br /> Ecris de courts textes qui racontent ce qu'un grand père des Terriens dirait à ses enfant pour leur raconter la catastrophe<br /> <br /> écris un court texte que récite un père marin quand son premier né à tué un requin marteau à mains nues lors d'une cérémonie rituelle <br /> <br /> <br /> GIVE IT FLESH, SHAPE.<br /> <br /> <br /> Je pense que tu dois demander à Léonard de t'aider à établir un Wiki<br /> pour que tu puisses donner à cette culture une croissance exponentielle, via tes amis déments.
T
Ravie d'avoir pu t'aider à mettre des mots sur ton idée ! :)
dgrverrances
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