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dgrverrances
26 janvier 2008

La maladie, ça fait réfléchir...

Écrire est étrangement devenu une tâche quasi impossible. Je cherche un passage pour sortir de mon esprit, briser mon emprisonnement. "Raisonner tue" devrait-t-on écrire sur les bouquins d'école, et pas que ceux-là, de bouquins d'ailleurs. J'ai été malade ces derniers jours. J'ai eu mal. Mal comme je ne me souviens pas d'avoir eu mal, aussi loin que je remonte. SI j'en parle, c'est que j'ai compris pourquoi on peut devenir fou, se tuer d'un trop de douleur, se tordre dans l'insupportable, ce que l'on ne peut arrêter. L'inconcevable douleur, dont je n'ai eu qu'un faible échantillon. Et face à cette douleur, comme face à la vie, je suis faible. Je m'énerve, je ne supporte rien, je me plains. Pauvre petite chose qui, au lieu de se tenir, se laisse aller. Indifférence de ma part à tout cela, pourtant. Quelque part, à un moment de ma vie, à plusieurs moments même, j'ai vu tout ceci, ce que les autres pensent, s'éloigner de moi, devenir absurde. Dans mon monde, ce qu'il faut faire ne fais pas loi. La logique ne s'impose pas, et la chose la plus naturelle semble d'aller à l'encontre du bon sens. De toutes les façons, peu importe le prix. Pourquoi me faire sermonner aujourd'hui, je me doute bien que le prix de cette lâcheté, de cette insouciance je devrai le payer sous peu. Pas une seconde je ne doute que ce prix sera des plus élevés. J'observe, fasciné, cette vie qui nous porte. La liberté m'est éternelle interrogation, la part de choix et celle de ce qui nous fait. Le poids du monde et des autres, le poids des règles et des morales, des attachements et des peurs. L'intérieur et l'extérieur de ce vêtement sur mesure qu'est l'homme. Incapable de faire ma vie, je profite des accroches de la vie, de l'énergie d'autres (dont la générosité, me semblant autrefois si logique, si proche de mon coeur, me sidère aujourd'hui, me passionne et m'émerveille) pour me faire tirer vers le haut, espérant, comme lorsqu'on pousse une voiture, que ça me fera démarrer. La peur de la prétention, peur de n'être rien ni personne, de n'avoir rien à donner, pas de talent autre que celui de mettre la bonne accentuation passionnée sur mes rêves mégalomanes. Que fais-je, perdu au milieu de ses architectures esquissées qui me semblent plus réelles que le monde même. Je vis de l'autre côté du miroir, dans un rêve dont le prix est la réalité. Une certaine réalité. Un monde où il faut expliquer, prouver, résumer, mettre en valeur... je ne sais ce que j'y fais, perdu au milieu de mes pensées, dégel tardif et qui n'en finit jamais, paysage en mouvement, rempli du son de la glace qui se brise et des certitudes qui, tantôt glace, tantôt flot, n'en finissent pas de m'ouvrir des horizons. J'ai tellement envie d'aimer que j'en suis mort de trouille. Tellement envie d'amour que j'en oublie de vivre. Exprès. A force de grandir, je laisse tomber tout ce que je croyais aimer faire, découvrant un jour ou l'autre que tout a déjà été fait, et qu'en amateur complet, rien de ce que je dis ou crée n'est nouveau. Tout me déçoit. Tout est trop petit, trop moche, trop simple et enfantin. J'ai les yeux plus gros que le ventre et le regard plus loin que l'horizon. Alors je reste à écouter, essayant tant bien que mal de me tracer un chemin, faisant appel à qui voulait bien me donner son temps, sa patience, et sa foi. Je continue d'avoir peur de m'enfuir un jour, incapable de faire face, incapable d'assumer l'idée d'un futur, l'idée d'une réussite ou d'un échec. J'ai honte de ne pouvoir offrir qu'un mensonge vide aux autres, que promesse et espoir d'avoir un jour cette générosité qui me maintient à flot. En résumé j'ai peur. Mais après tout, c'est pour ça que j'écris, pour essayer de lui ouvrir la porte, à cette peur, de l'inviter gentiment à sortir de moi. Marre des démons qui me coulent, marre de la fatigue, de l'abandon et de la peur. Marre de vivre retiré dans mon incompréhension et mon éloignement. Marre de souffrir pour rien. Je suis mort, car je ne crée pas, je n'apprend pas, je n'avance pas. Je veux vivre.
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