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dgrverrances
23 mai 2007

La suite des aventures de dgrv au pays des Geants

Le train de ce Mr Vivek approche. Nous nous quittons. Mais meme pas une minute apres, le voila qui reparait. Trop de monde... Il faut dire que bien que les trains passent toutes les trois minutes au moins, ils sont souvent bondes. On continue sur notre non-lancee. Cette fois il part vraiment.

J'ai soif, mais alors soif ! Je bois deux verres de jus d'orange (il n'a plus de water melon juice), puis une boisson a base de lait qui porte le joli nom d'energy. Ici, les boissons en bouteille de verre coutent moins cher que celles en bouteilles de plastique, a condition que l'on rende la bouteille de verre. Elles sont reutilisees. Comme je ne me rappelle plus tres bien le prix normal de la boisson, il est possible que je me fasse arnaquer. En tout cas, les deux vendeurs sont morts de rire... Je leur fait un grand sourire, et je fais encore un tour de la gare. Je m'assois finalement au bout d'un banc, sors mon bouquin et me plonge dans des listes de vocabulaire. Peu apres, debarque une famille avec trois gamins, dont deux qui me posent quelques questions en anglais. Les parents font mine de ne rien voir. Chacun repart de son cote, a part quelques regards de cote. Je ne suis pas au meilleur de ma forme aujourd'hui.

Finalement, j'appelle le type que je dois rencontrer. Je comprend vaguement que je dois prendre un auto-rickshaw et l'attendre devant un restaurant. Heureusement, c'est pile a ce moment-la que m'aborde un inconnu elegant et bien mis, tres clairement de la middle class. Il parle le plus bel anglais que j'aie jamais entendu. Un anglais d'une purete a couper au couteau. Non seulement je comprend le moindre mot qu'il dit, mais en plus je jouis en ecoutant la perfection grammaticale de sa formulation et l'amour de l'anglais qui se sent dans ses mots.

Il y a de quoi celebrer Noel et le nouvel an en une seule tournee, parce que c'est le premier etre humain tout a fait interessant et normal que je rencontre ici.(Vivek etait malgre tout trop ferme pour pouvoir m'aider vraiment)

Il s'appelle Ashley D'Souza, il a des origines portgaises et il est trainer d'anglais. Il monte avec moi dans le rickshaw. La discussion s'engage. Nous parlons de litterature, de Bombay. Il a un reve : il voudrait aller dans un autre pays (Asie du Sud, Chine, Malaisie ?) pour apprendre l'anglais a ceux qui le veulent. Il veut en profiter pour apprendre la langue du pays. Lui aussi veut quelque chose de moi, mais c'est different. Il me propose de me montrer Bombay, qu'il connait fort bien, puisqu'il y est ne. Je vais essayer de le joindre aujourd'hui...

Un elephant passe dans la rue tandis que l'on discute au point de rendez-vous. Il me confirme que les indiens riches subissent le meme assaut de la part des mendiants et autres gens sans le sou que nous autres, foreigners. Il me donne son numero et son mail. Apres tout ce temps, je crois pouvoir dire que toutes ces annees d'anglais et ces merveilleux profs que j'ai eus ont porte leurs fruits : mon anglais est loin d'etre mauvais, et je n'ai encore croise personne qui aie pu deviner par mon accent de quel pays je venais.

Finalement, le type arrive. Ashley part de son cote. Le type est en plein dans un tournage. On se pose dos a un camion dans la premiere ruelle adjacente que l'on repere. Il me filme avec un appareil photo tandis que je fais ma presentation. Prise de profil, de face. Puis, je mime une partie du script, qu'il m'a fait lire. Un gars triste qui sent un parfum, et le monde devient beau. Vous voyez le topo. Au fond, peu importe de quoi il s'agit. Je considere pour l'instant que n'importe quoi me va. Alors, vous pouvez tres bien me parler de systeme capitaliste, de manipulation, de je ne sais quoi, moi ce qui m'arrive, c'est un truc concret. On ne choisit pas toujours ce qui nous arrive, mais quand ca nous arrive, eh bien pourquoi ne pas le prendre ? Et evidemment il est tres probable que je ne serai pas choisi, ne serait-ce que parce que je ne le sentais pas du tout, ce qu'on voulait de moi, quand j'ai du mimer le role du heros de pub. Toujours trop long a la detente...

Si ca ne donne rien, eh bien je pars de Bombay avant d'y pourrir definitivement et tant qu'il en est encore temps. Sinon, j'essaye de tirer quelque chose de tout ca.

Mais reprenons le fil de mes errances. Me voila perdu dans une contree lointaine de Bombay, que je ne connais pas. Et toujours mon principe de marcher. Je suis perdu. Je choisis une direction et je me lance. C'est une grande rue. Je vois deux femmes blanches sortir d'un endroit ou resident des petites soeur de Mere Theresa. Comme le bracelet que je porte sur la main gauche (celui que ma fait Clara) s'est defait, je me dis qu'elles pourront me le renouer. Mais quand je les approche, elles reagissent avec violence, comme si j'etais en train de mendier. Ca me fait un choc ! Je tombe dans une mauvaise humeur ou j'ai envie de pulveriser tous les imbeciles du monde. Quoi ! C'est pas comme si je voulais de l'argent...

C'est ainsi que je debarque sur un immense marche de vetements et autres tissus apparentes. Les rues sont pleines de monde. Je continue ma progression au milieu de mille couleurs plus eclatantes les unes que les autres, et une nuee de pauvres qui s'accrochent a moi. Des centres commerciaux a l'europeenne sont en construction un peu partout. Petit detail indien : une partie d'un immeuble ultrachic en construction est deja tres abimee, une marque profonde laissee par un coup de metal, ou quelque chose, une grosse entaille. Ici, c'est un quartier riche et commercial, qui attire tout le monde, acheteurs comme vendeurs.

La suite au prochain numero.

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